"Et sa voix, d'écho en écho..."
J'avais pris la résolution, cette année, de me mettre à la poésie. C'est vrai, il était temps, non ? j'ai vingt-et-un ans, je fais des études de lettres et j'ai d'immenses lacunes poétiques. C'est un genre littéraire que je ne savais pas comment appréhender - je ne le sais toujours pas, d'ailleurs.
Mais maintenant, je lis de la poésie. Tout doucement, par gorgées. J'ai terminé Alcools d'Apollinaire, et ça a été une immense déception; pour faire court, j'ai trouvé ce recueil pédant, inaccessible et fort peu sensible. Mais parce que je n'ai pas tout détesté non plus et parce que j'ai envie de me souvenir de mes lectures poétiques, je mets un petit poème, formidablement joyeux d'ailleurs.
Les Cloches
Mon beau tzigane mon amant
Ecoute les cloches qui sonnent
Nous nous aimions éperdument
Croyant n'être vus de personne
Mais nous étions bien mal cachés
Toutes les cloches à la ronde
Nous ont vus du haut des clochers
Et le disent à tout le monde
Demain Cyprin et Henri
Marie Ursule et Catherine
La boulangère et son mari
Et puis Gertrude ma cousine
Souriront quand je passerai
Je ne saurai plus où me mettre
Tu seras loin Je pleurerai
J'en mourrai peut-être
Guillaume Apollinaire, Alcools (1920)
J'ai comme l'impression que j'aurais pu choisir mieux.