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N.u.l.l.e.
16 septembre 2007

Diamonds are girl's best friends

Pierre de Lune
de W. Wilkie Collins (1868)
traduit de l'anglais par L. Lenob

"Non seulement je suis persuadé de la culpabilité de Herncastle, mais j'ai assez d'imagination pour croire qu'il regrettera un jour son acte, s'il garde le diamant. Je crois également que d'autres personnes regretteront d'avoir accepté la Pierre de Lune, si jamais il leur en fait présent."

Je ne dévoile absolument rien de grave en commençant mon billet avec cette citation, car si Herncastle est bien coupable, c'est du premier vol de la Pierre de Lune, avec lequel s'ouvre le roman. En effet, le soldat étant partir se battre aux Indes, il ne résiste pas, un soir de bataille, à dérober un superbe diamant qui ornait un dieu hindou. Seulement, on ne touche pas à ses choses-là sans conséquences, et c'est ce que ses descendants, cinquante ans plus tard (en 1848), vont apprendre à leurs dépens...
En effet, la Pierre de Lune est offerte à Rachel Verinder le soir de son anniversaire... quelques heures plus tard, elle est dérobée. Trois questions se posent : qui l'a volée ? comment ? pourquoi ? Mais les réponses ne viendront que plus tard, après une enquête minutieuse, haletante, et longue de deux ans...

Dans mon mini-résumé, j'ai insisté sur l'aspect policier du roman, tout simplement parce que je le trouve moins "rebutant" que le côté exotique décrit par la quatrième de couverture; celle-ci insiste sur le pays d'origine du diamant, et sur ces trois mystérieux Hindous envoyés en Angleterre pour récupérer (par tous les moyens possibles) leur bijou si précieux. De fait, je m'attendais à un genre de chasse aux trésors, de roman d'aventure un peu foireux. Pourquoi prendre ce livre alors que je partais avec un a priori, mais je vais vous le dire : parce que je voulais découvrir Wilkie Collins, et que le simple titre de Dame en blanc me fait peur (je sais, il n'a pas écrit que deux romans, mais j'avais décidé de le lire pour la première avec l'un de ces deux titres (puis je fais ce que je veux, oh !)). Tout ça pour dire que Pierre de Lune a gagné le duel, et que je ne l'ai pas regretté un seul instant.
La structure du récit est déjà étonnamment charmante : tour à tour, des témoins de l'histoire prennent la parole et écrivent consciencieusement ce qu'ils ont pu voir/entendre/découvrir lors de leur implication dans l'affaire. On a donc droit aux mémoires du vieil Betteredge, adorable intendant de la famille Verinder, qui soigne chacune de ses contrariétés en lisant Robinson Crusoé; ensuite, une vieille fille pieuse (trop pieuse) raconte comment elle a partagé le quotidien de certaines personnes liées au drame, etc. On a donc les témoignages d'un intendant, d'une cousine démodée et hystérique dans sa foi (personnage très haut en couleur, un bonheur !!), d'un avocat, d'un médecin, etc... Le puzzle prend forme petit à petit, chacun éclairant à sa manière des zones d'ombre, et cette progression toute en mystère est un pur régal.
Wilkie Collins écrit tellement bien que je buvais du petit lait à chaque page, et il excelle dans tous les genres qu'on croise ici, le mystère (car il y en a beaucoup, croyez-moi !), l'humour, la peur, l'amour, etc... Pierre de Lune contient une palette d'émotions conséquente, le tout étant constamment d'une justesse remarquable.
Les quatrièmes de couverture aiment bien dire aussi que Dickens était admiratif (jaloux ?) du talent de Wilkie Collins; honnêtement, n'ayant jamais lu ce Charles-là (en espérant que Holly ne relèvera pas ce détail...!), je ne sais pas s'il y avait de quoi être jaloux, mais admiratif, ça, c'est certain. De tout cela, il faut retenir deux choses :
- si mon commentaire vous laisse sceptique, n'écoutez pas mes phrases balbutiantes, et décidez-vous, dans les prochaines semaines à lire Collins si ce n'est pas déjà fait;
- Pierre de Lune est un roman excellent, on pourrait même dire magistral. Bouder son plaisir serait une absurdité sans nom.

A voir : l'avis de Caroline

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Commentaires
E
Mais, Fashion, tes lecteurs n'ont-ils pas fait la connaissance de tes sandales dorées dans un de tes billets où tu partais justement faire passer des oraux à des élèves ?! :-)<br /> <br /> Céline, oui, le plus sage est de noter. Vraiment. Tu ne regretteras pas ! Je n'oublie pas Dickens, mais je risque d'avoir énormément de boulot ces prochaines semaines...
C
Je note, je note, je note... Un petit nouveau de l'Angleterre victorienne, je note...<br /> Allez, lis nous un petit Dickens, allez... "De grandes espérances", c'est bien! Ya qu'à voir le titre... Et puis ya un passage qui me fait penser au manoir hanté à Disney! :D<br /> T'assumes pas les sandales dorées face aux élèves Fashion? Ici, les profs (pas tous quand même) viennent en havaianas, sac à dos, shorts... T'es une petite joueuse!! :D
F
Mouhahaha, ce sont d'ailleurs 2 choses que je cache à mes élèves, pour ne pas saper ma si légendaire autorité! :D
E
* Rose, je pense surmonter ma peur du titre pour justement lire ce roman-là aussi ! :-)<br /> <br /> * Fashion, je sais que ton autorité en prend un coup, mais effectivement, je ne crains pas une femme amoureuse de Darcy, et qui porte ouvertement des sandalettes dorées ;-))<br /> <br /> * Lamousmé, dis, comment je pourrais avoir peur de ma soeur ?! :-)<br /> Je sais que c'est très mal, pour Dickens, je ne pensais pas que cette révélation serait aussi importante... dès que j'obtiens quelque chose qui ressemble, de près ou de loin, à une paie, je m'achèterai un Dickens. Pro-mis.
L
hihihi fashion voyon c'est de moi qu'elle à peur la petite c'est evident non??? mouhahhahaha<br /> et soeurette je voudrais pas en rajouter une couche mais franchement ne pas avoir lu dickens!!!!!! :o))))))) <br /> bon enfin tu es pardonné puisque tu a lu collins!!! ;o)
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