Mots en vrac
« Je m’ennuie - Je voudrais être crevé, être ivre, ou être Dieu pour faire des farces.
Et merde. »
Gustave Flaubert, avril 1938
(étonnant, non ?)
Puisque j'ai la chance inouïe de passer le week-end dans un lieu connecté (j'en pleure de bonheur, si vous saviez), je pensais en profiter pour laisser encore un message inutile sur cette page, un genre de fourre-tout désordonné (ce qui me ressemble assez, d'ailleurs).
La bannière a changé, j'ai fait cela en coup de vent, mais en pensant à cette chère Marilyn, et à ce livre qu'on a eu l'extrême gentillesse de m'offrir hier, Marilyn, dernières séances de Michel Schneider. Je l'ai déjà lu, et critiqué ici (oui, je m'auto-cite; c'est un de mes messages préférés, pas parce qu'il est bien écrit ni quoi que ce soit de ce genre (je ne l'ai d'ailleurs pas relu) mais parce que ce livre m'a plu, terriblement).
Je pensais évoquer deux-trois petites futilités, qu'elles soient littéraires, cinématographiques... je n'ai pas le temps. Je prépare un concours, que je raterai forcément (il y a trop peu d'élus, et je me trouve en concurrence avec des personnes qui ont suivi des études spécifiques); je n'en dis pas plus à ce sujet, en tout cas je m'amuse drôlement à le préparer - et je suis sérieuse. Travailler sur un univers qui m'intéresse, avoir l'impression de faire quelque chose pour essayer de bouger... cela me plaît. Quand les épreuves seront passées (dans moins de trois semaines, ce sera de l'histoire ancienne), il faudra me trouver d'autres carottes pour avancer.
Peut-être l'installation d'une connexion à domicile ? Ah, quel humour...!! Je ne veux pas m'étendre sur le sujet, je suis désespérée et en colère. Colère aussi contre moi qui n'ai pas su me défendre avec plus de hargne. Dans le meilleur des mondes possibles, il se pourrait que je sois connectée fin mars. Ce sera pas avant, c'est certain. Je n'ose même plus me raccrocher à cet espoir-là, je sais qu'il est trop fragile.
Je compense en essayant, ces derniers jours, de prendre soin de moi - j'en vois qui ricane, je les comprends. Je me suis offert Le boulevard périphérique, l'actuel dernier roman d'Henry Bauchau. Je n'ai pas le temps de le lire ces temps-ci, prise entre le concours et les lectures universitaires obligatoires (étudier trois fois Giono en cinq ans, n'est-ce pas de l'acharnement pur et simple ? vive la variété des programmes !). Mais je me suis déjà composée une petite pile de "livres-baume". Ce titre de Bauchau, donc; mais aussi le premier roman d'Ishiguro, et Rue des maléfices de Jacques Yonnet, qu'on m'a offert à Noël (la personne m'a demandé cette semaine si je l'avais lu, j'ai cru comprendre qu'il valait mieux pour moi de l'ouvrir très, très prochainement). J'ai envie de lire; quand je me promène sur les blogs, pendant les rares moments où je suis connectée, je suis à la fois attristée (mais comment ai-je pu emménager dans un studio à ligne téléphonique inexistante ?) et souriante. Vos lectures, vos envies, vos challenges et vos rencontres me remontent le moral, un peu. Je regrette d'être loin de ça, tout en notant précieusement des références.
J'écris ça et voilà, ça me contrarie. Internet me manque. Ce n'est pas mon seul problème actuel (ce serait bien trop facile autrement), j'en collectionne des plus ou moins importants. Ma si jolie montre vient de mourir, elle est réparable, mais mes revenus m'amènent à être prudente; elle attendra. Pire, mon ordinateur agonise lentement, mais sûrement. Je crains le jour où l'écran ne sera plus utilisable, où le lecteur dvd, totalement déficient, rendra l'âme. Je m'arrête là; après tout, cela ne vous regarde pas. On dit qu'il faut rire une fois par jour, je fais plutôt le contraire. Ça changera, évidemment; pourvu que ce jour-là ne se fasse pas trop attendre.
Après mon concours, j'essaierai d'écrire quelques billets; un film (déjà vu) et mes prochaines lectures méritent quelques mots - et aussi, une question : quelqu'un parmi vous a-t-il déjà lu Richard Millet ? Qu'en pensez-vous ?
Pour terminer, je voulais dire que je note dans un coin de mon ordinateur quelques mots-clés, tapés dans divers moteurs de recherche, qui ont amené les chercheurs jusqu'à mon blog. Il y en a des drôles, certains sont presque intéressants ("en philosophie peut-on croire en n'importe quoi ?"). Puis il y en a un, tout simple, qui tient en un mot.
"espérer"
Ce sera le mot de la fin.