Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
N.u.l.l.e.
11 septembre 2008

Promenades - épisode 3

J'ai beau avoir renoncé à vous parler de mon merveilleux métier estival, il était hors de question que je fasse l'impasse sur mes flâneries parisiennes, mince, je n'ai pas pris des photos uniquement pour mon propre plaisir (en réalité, si, mais j'aime faire croire que je suis généreuse).
D'ailleurs, rien que pour démentir ma phrase précédente, ce billet sera intégralement (ou presque) illustré de photos qui ne m'appartiennent pas. Car voilà, parfois, il m'arrive d'être bête.
Comment se traduit donc ma bêtise ? vous demandez-vous.
Par un mutisme presque désopilant.
C'est ainsi que, quand je visite un musée, je n'ose pas demander si j'ai le droit (ou non) de prendre des photos. Alors qu'on connaît tous la réponse, n'est-ce pas : les photographies sont autorisées, à partir du moment où on n'utilise pas de flash. Et si c'est formellement interdit, les conservateurs prennent soin de l'afficher. Alors, ne pas oser demander et ne pas oser sortir son appareil quand on y a droit, c'est fort bête.

A la maison de Balzac, j'ai été bête.
Pourtant, si je l'avais été un peu moins, j'aurais pu faire ce genre de cliché :

Balzac___ext_rieur

La petite maison est en contre-bas du reste de la rue; tant mieux. Quand on y arrive, c'est comme si on avait trouvé un refuge, un lieu qui se protège comme il peut du reste du quartier (la maison est à Passy).
C'est joli, simple, sans prétention.

La visite commence par des tableaux représentant des proches de Balzac, et par des objets qui ont fait partie de l'environnement de l'écrivain. Ne m'en demandez pas plus, à vrai dire, la visite commence à remonter, et j'ai une mémoire défaillante. En revanche, ce dont je me souviens, c'est que le cadre est agréable et que chaque tableau est agrémenté de petites explications, ce qui est fort appréciable quand on ne connaît pas parfaitement la vie de l'auteur.
Une salle est aussi consacrée à Madame Hanska, celle qui devint la femme du romancier alors qu'il approchait sûrement de la mort :

Balzac___Hanska

La pièce fonctionne comme celle consacrée à l'entourage balzacien : peintures et menus objets viennent nous dévoiler quelques éléments de la vie de la comtesse.
Tant que j'y suis, je peux aussi préciser qu'à l'étage inférieur, une pièce est consacrée à des sculptures représentant toutes Balzac; il y a aussi une bibliothèque, mais pour des raisons que j'ai oubliées, elle était inaccessible le jour de ma visite.

Je vous ai gardé le meilleur pour la fin. Tout d'abord, le cabinet de travail d'Honoré :

Balzac___cabinet_de_travail_1     Balzac___cabinet_de_travail_2

Les murs sont foncés, la pièce est petite; on s'y sent presque à l'abri du reste du monde. Troublant de se dire qu'assis là, Balzac a trouvé l'inspiration pour écrire quelques-uns de ses romans (il a vécu là de 1840 à 1847). Sur le bureau, on peut lire des pages manuscrites.
(un peu plus loin, d'ailleurs, sont accrochées des pages imprimées, puis corrigées par Balzac. Un mot barré ici, qu'il rajoute finalement trois épreuves plus loin... un véritable travail de fourmi, qui donne presque le vertige)

La dernière pièce à visiter est celle des gravures :

Balzac___gravures

Ça perd de son envergure en photo et pourtant, cette collection est impressionnante. Ce sont des illustrations qui ont servi dans les différentes publications de la Comédie humaine.
Les personnages de Balzac prennent vie, soit sous forme de portraits, soit sous formes de petites scènes. Prendre le temps de regarder chaque gravure est délectable, même si on n'est pas familier de Balzac. Tant pis - ça donne furieusement envie de s'y mettre, de rencontrer la duchesse de Langeais et de retrouver Vautrin, de s'immerger dans cette Comédie humaine et de revenir, ensuite, pour mieux s'imprégner de toutes ces illustrations.
C'est justement ça que je retiens de cette visite : le musée donne envie de lire Balzac. Sacrée réussite !

*    *    *    *    *

La situation a été sensiblement différente à la maison de Victor Hugo.

Hugo___entr_e

La première grande surprise, déjà, est d'y voir autant de monde... il n'y avait personne chez Balzac (vous me direz, à l'ouverture, un mardi matin, c'est compréhensible... chez Hugo, j'y suis allée un dimanche après-midi) mais là, on sent d'emblée que les lieux ont une autre envergure. On peut louer des audioguides, ce qui est absolument infernal quand on n'en a pas soi-même (et qu'on n'en veut pas) : essayer de lire les explications tout en entendant l'enregistrement qu'écoute la personne à côté, ce n'est pas des plus confortables.

L'appartement (où Hugo a vécu de 1832 à 1848) nous présente, en tableaux, la famille de l'écrivain, les lieux où il a grandi, et d'autres menus détails. Ils ne sont pas avares en explications, et ce n'est pas un mal.
Le musée ne s'attarde pas sur l'œuvre de l'auteur, mais plus sur sa vie, en la découpant en trois espaces : avant l'exil, pendant l'exil, et depuis l'exil.
Il a malgré tout de jolies choses à voir :

Hugo___salon_chinois

- comme ce salon chinois, qui était celui de Juliette Drouet, pendant l'exil à Guernesey. Ce n'est qu'un détail ici - on voit que la dame n'était pas adepte des décorations épurées...
Je n'ai foncièrement rien d'intelligent à ajouter; en regardant cette
excellente visite guidée, je me rends compte qu'il y a des pièces que j'ai déjà complètement oubliées - c'est mauvais signe, n'est-ce pas. Puis à quoi bon faire semblant d'avoir retenu des informations intéressantes, alors que vous pouvez, si ça vous intéresse, les lire directement sur le site sus-évoqué ?
Quelques mots, quand même, sur la chambre :

HUGO___chambre

(les volets étaient fermés lors de ma visite, sans doute pour créer une atmosphère intime, raté, on avait surtout l'impression de veiller les morts)
Ce qui m'intéresse surtout ici, c'est la table, à gauche. J'ai en effet appris quelque chose d'incroyable : Victor Hugo écrivait debout. Cette habitude est étonnante, et c'est l'une des rares allusions au travail d'écrivain d'Hugo, alors j'aurais été frustrée de ne pas vous en faire part.

C'est donc un joli musée, mais il ne donne pas le goût de découvrir plus l'œuvre d'Hugo. Après tout, ce n'est pas grave, j'en avais déjà envie, avant.

Je clos ce passionnant billet avec quelques indications purement matérielles :
- La maison Balzac se situe 47, rue Raynouard (métro Passy) - pour plus d'informations, voir
ici
- La maison parisienne de Victor Hugo est 6, place des Vosges et vous pouvez de plus amples détails par .
J'en profite pour dire que j'ai eu un immense et irréversible coup de foudre pour cette place. Elle est d'une beauté saisissante :

Paris_place_des_vosges

Elle est directement entrée dans mon top 5 des lieux parisiens que je préfère (ne me demandez pas quels sont les quatre autres - on y trouve Notre-Dame, normalement, et les trois restants me sont encore inconnus). Un jour, bien sûr, j'y aurai un grand appartement.

Publicité
Commentaires
E
Comme je te comprends ! Il y a des merveilles, à Paris...
C
Ce sont des endrits que j'aime beaucoup!
E
Mo, c'est toujours comme ça, on ne prend pas le temps de flâner dans le quartier où l'on vit ou dans celui où on travaille...<br /> Les terrasses des cafés étaient bondées, j'aurais bien eu envie d'y faire une halte, mais c'était impossible. Le salon de thé doit valoir le coup, dans un si joli cadre ! Mais hors saison, alors...
M
Je travaille le plus souvent tout près de la place des Vosges, et le plus souvent n'y passe même pas... Quelle misère, n'est-ce pas? D'autant qu'il y a un salon de thé...
E
* Alice : les audioguides ont en plus cette particularité d'être encore plus pénibles que les vrais guides, qui, honnêtement, écoute scrupuleusement tous les commentaires enregistrés ?<br /> Le musée de la Vie Romantique (c'est bien à ça que tu fais allusion ?) me tentait bien, mais je n'ai pas pu tout faire, j'avais un emploi du temps qui ne me permettait pas de sortir beaucoup... mais je reviendrai !<br /> <br /> * Fashion, ça remonte à quand ? Là, ils ont été gentils à l'accueil, il y avait juste deux jeunes filles (visiblement là pour l'été - quelle planque, ce travail !) qui m'ont épuisée dans une des salles, parce qu'elles se racontaient leur vie et m'empêchaient de lire les panneaux (mais, bête jusqu'au bout, je n'ai évidemment rien dit). Bien dommage tout ça, parce que la maison est bien !<br /> <br /> * Karine, quoi, elles ont parlé de la Place des Vosges dans le grand parcours de Books and the city ? Elles ont été perverses... Mais, oui, il faudra revenir ! Il y a tant à voir, à Paris...<br /> <br /> * Rose, comme je te comprends, partir à Guernesey, ah !! Il y avait une ou deux illustrations des romans, effectivement, mais dans les escaliers. Dommage, car c'était joli, mais pas assez mis en valeur. Dans l'appartement lui-même, peu de références littéraires...
Derniers commentaires
Publicité
Publicité