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N.u.l.l.e.
14 février 2009

Et patati, et patata

La dernière fois que le Club Lire & Délires (zut, j'ai oublié d'insérer le logo !) s'est réuni, c'était autour du magnifique thème Galipettes et muscles utiles. On avait légèrement copié ce thème aux Théières. Mais que voulez-vous ! Il appelait à la détente, à l'amusement, aux choix amusants.
On a été mauvaises comme tout (sauf
Yue Yin, qui a fait un billet sur la rencontre plutôt que sur ses lectures, non mais regardez-moi cette fainéante !).
Je crois qu'il n'y a que moi, dans le monde entier, pour se concentrer sur ce thème joyeux et jeter mon dévolu sur : Le diable au corps de Raymond Radiguet.
Mais j'ai des circonstances atténuantes, oh, ne me conspuez pas dès mon retour, merci.

http://images.madmoizelle.com/fiches/photos/L/le-diable-au-corps_raymond-radiguet_080726010051.jpg

Publié en 1923, ce roman heurta un peu la bienséance de l'époque. Imaginez : l'auteur était jeune (20 ans - il en avait 18 quand il finissait d'écrire Le diable au corps), son roman abordait des thèmes légèrement sensibles et immoraux - je vais détailler. Voyez, déjà, les premières lignes :

"Je vais encourir bien des reproches. Mais qu'y puis-je ? Est-ce ma faute si j'eus douze ans quelques mois avant la déclaration de la guerre ? [...] Que ceux déjà qui m'en veulent se représentent ce que fut la guerre pour tant de très jeunes garçons : quatre ans de grandes vacances."

On comprend que cela gêne - 9 millions de morts, et 4 ans de vacances pour d'autres.
Le narrateur (jamais nommé) est donc un jeune garçon un peu protégé, qui étudie avec facilité, qui vit un peu dans son monde. Puis il y a cette promenade, au bord de l'eau, avec son père et des amis de ce dernier. Il y rencontre Marthe, qui est un peu plus âgée que lui. Quelque chose - mais quoi ? - l'attire chez cette jeune femme, pourtant promise (et bientôt mariée) à un autre. Seulement, c'est la guerre. Et tandis que Jacques, le mari, part au front, le narrateur se rapproche de Marthe, jusqu'à ce qu'ils deviennent amants...
Vous le voyez poindre, le scandale ? Non seulement il y a adultère, mais adultère entre un (très) jeune garçon et une gentille demoiselle, et qui plus est, adultère pendant que le mari risque sa vie au combat. C'est gênant.
La relation de Marthe et du jeune garçon est loin d'être saine; ils se cachent de leurs parents, mais ceux-ci comprennent ce qui se passe... Et le narrateur, du fait de son immaturité et des bouleversements, sans doute, qui ont lieu dans son esprit, ne cesse de s'interroger sur ce qu'il ressent. Le lundi, il est fou de Marthe et espère que Jacques mourra bientôt. Le mardi, sa maîtresse le dégoûte et se montre d'une méchanceté incroyable à son égard.
C'est ainsi que le protagoniste m'a paru particulièrement tête-à-claque. J'ai eu du mal à suivre ses réflexions, à le comprendre. La pauvre Marthe, amoureuse et esseulée, lui pardonne ses sautes d'humeur, s'attache de plus en plus au fil des semaines. Leur passion semble faite pour durer - ils sont à l'abri, derrière les volets clos, tandis que Jacques... oh, et puis Jacques, on s'en fiche !
L'autre caractère scandaleux du livre vient de son approche autobiographique : le petit Radiguet aurait, lui aussi, connu les joies de l'amour fort jeune, avec une demoiselle plus âgée... elle s'appelait Alice, ce qui est un plus joli prénom que Marthe, mais empêchez-moi de partir dans ce genre de remarques, ou je vais abandonner ici ce billet, alors que j'ai encore des tas de choses passionnantes à écrire (en fait, non, et je cherche justement une issue).
Ce roman correspondait malgré tout à la thématique du club, mais l'ensemble m'a paru tellement curieux que le propos m'a échappée. Ce n'est pas mal écrit du tout; il y a même de très belles pages, de très belles tournures. Mais ce n'est pas assez enflammé pour paraître passionné, ni assez poussé pour paraître malsain, dérangeant (du moins de nos jours). Le diable au corps n'est pas un mauvais roman, loin de là, mais il m'a laissée de marbre.

« Ses deux mains s'accrochaient à mon cou; elles ne se seraient pas accrochées plus furieusement dans un naufrage. Et je ne comprenais pas si elle voulait que je la sauve, ou bien que je me noie avec elle. »

En plus, en me documentant sur internet, je découvre que :
- le héros s'appelle François. Je ne m'en étais pas rendu compte; ou alors, on l'a baptisé pour l'adaptation cinématographique ?
- Raymond Radiguet aurait nié la part autobiographique de ce roman. A la limite, on n'en a cure, n'est-ce pas ?

Kalistina et Nibelheim en parlent aussi (et mieux que moi)

*     *     *

Autrement, au niveau du club, je vous laisse aller chez Yue Yin pour trouver les différentes lectures des autres demoiselles. En sachant que le plus grand fou rire de la journée nous a été offert par la lecture de Bluegrey...
Le prochain thème ? Gourmandises ! Et croyez-moi, cette fois, j'ai des pistes solides.

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Commentaires
E
* Fashion, permets-moi de te dire que si tu as un homme aussi gentil, dévoué, merveilleux, que le Ben Affleck du film, je suis positivement jalouse ;-)<br /> Il n'a pas un petit frère, Lyle ? Non ? ;-)<br /> <br /> * Yue, pfff, merci mon FAI qui me fait répondre avec un décalage complet à ton commentaire... mais bon, du coup, j'imagine que tu as trouvé des films sans moi !! :-/<br /> <br /> * Anjelica, c'est tout à fait ça ! On a voulu faire original, et du coup, on l'a payé... mais j'ai acheté mon livre pour le prochain thème, et je sais que ce sera mille fois mieux !<br /> <br /> * Fashion, arrêêêête d'afficher ton amour épanoui sur mon blog, ça devient indécent !!! ;-))<br /> <br /> * Lou, cette lecture ne m'a pas donné envie de continuer à lire Radiguet, mais si tu dis que son deuxième livre était bon, je vais au moins me renseigner sur l'histoire...
L
J'ai adoré "Le Bal du Comte d'Orgel" mais je ne m'en souviens pas du tout !! Il serait tant de revoir ces classiques... Je ne pensais pas que ce livre était si palpitant ;)
Y
ah voilà... je savais bien que tu ne ferai pas un truc pareil fashion... sorry erzebeth :-))
F
La seule différence c'est qu je ne veux pas me marier non plus. Donc ce n'est pas un sujet de discorde. :)) (pardon Erzébeth de polluer tes commentaires ainsi)
A
On aurait dû préciser 'Galipettes ' qui laissent de marbre :(
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