Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
N.u.l.l.e.
6 avril 2009

Les prisons égyptiennes manquent cruellement de confort

Un crocodile sur un banc de sable
d'Elizabeth Peters (1975)
traduction de Louis de Pierrefeu

http://2.bp.blogspot.com/_2hkJDBFZnUk/R9krGM1SkPI/AAAAAAAAAi0/GaBNdkKyVxU/s200/Un+crocodile+sur+un+banc+de+sable.jpg

« J'ai trente-deux ans et, je le vois bien, un visage sans grâce, une silhouette à l'avenant. En outre, l'égalité d'humeur qu'on attend d'une épouse dans notre monde me fait totalement défaut. »

Quand vous êtes une femme célibataire de trente-deux ans, que vous vivez à la fin du XIXe siècle, que vous n'êtes pas très jolie et que vous héritez après le décès de votre père, votre réaction la plus normale serait de vite choisir un époux parmi les prétendants qui vous rôdent autour (c'est fou comme l'argent rend séduisant).
Le hic, c'est qu'Amelia Peabody n'est pas du genre à avoir des réactions normales. La preuve, elle se fiche des convenances et part voyager - c'est ainsi qu'elle se retrouve à Alexandrie, accompagnée d'Evelyn, une jeune fille éplorée qu'elle a rencontrée quelques jours auparavant à Rome...
Le destin les place sur la route de Radcliffe Emerson et de son frère, Walter. Radcliffe est un égyptologue à l'abord rugueux et méfiant, mais Amelia n'est pas du genre à se laisser impressionner par un représentant de la gente masculine.
Tandis que l'héritière et sa nouvelle dame de compagnie (Evelyn, donc; suivez, un peu !) descendent le Nil, elles sont comme par hasard obligées d'interrompre leur voyage et de camper là même où les Emerson font des fouilles. C'est d'ailleurs un endroit peu recommandable : une momie se balade la nuit et terrorise les habitants du coin, un chouïa superstitieux.

« Evelyn sanglotait, la tête baissée.
- Tout cela est fort touchant, déclarai-je sèchement. Vous allez gâcher cette robe, Evelyn. Les taches d'eau salée sont très difficiles à enlever sur le satin. »

Avec Un crocodile sur un banc de sable, on est en présence d'une aventure incongrue, qui est forte de personnages hauts en couleur. Amelia Peabody, pour commencer, n'a rien de la sage héroïne victorienne  qui se soumet à l'autorité masculine. C'est une femme intrépide, vive d'esprit, qui a décidé de vivre comme bon lui semble. Elle sait, après tout, qu'elle ne sera jamais courtisée, ne correspondant pas aux attentes des hommes; alors, pourquoi ne pas profiter de sa liberté, de son aisance financière ? L'autre personnage principal est Emerson et il n'est pas très commode en apparence. Bourru, barbu (et des tas d'autres choses en -u), il s'énerve quand il voit Amelia dans ses pattes : elle ne devrait pas plutôt être en train de broder au coin du feu ? Ce qui l'agace encore plus, c'est de réaliser à quel point les pensées et les actes d'Amelia peuvent être pertinents. Leurs altercations, évidemment, nourrissent l'histoire et la rendent encore plus enjouée. Il serait vraiment peu aimable de ma part de ne pas évoquer les autres personnages (Evelyn, son fameux cousin qui la courtise, et même la momie, tiens), mais ma lecture commence à dater, et j'ai une mémoire défaillante. Tout ce que je peux vous raconter, c'est qu'Un crocodile sur un banc de sable est le premier volume d'une série consacrée à Amelia et Radcliffe; toutes les histoires se passent d'ailleurs en Egypte, si je ne m'abuse. On pourrait décrire cette série comme une série policière, sans pour autant qu'il y ait une effusion d'hémoglobine, ni même un suspense insoutenable. C'est plus humoristique et divertissant qu'autre chose, mais il faut bien avouer que l'auteur remplit bien son contrat : Un crocodile... est un régal d'humour british, et les personnages parviennent à effacer une petite longueur que j'ai personnellement sentie au milieu du livre. La fin est absolument délicieuse, et ne donne qu'une envie... lire la suite !

Je dois ces heures de plaisir à Mo, à qui je ne peux que logiquement crier : Merci Mo ! C'est d'ailleurs elle qui m'avait donné envie de découvrir ce livre, suite à un billet effroyablement élogieux.
Yue Yin nous a présenté la saga
 par là et a même listé les différents titres dans leur ordre de parution. Et comme Fashion n'est pas sa cyber-jumelle pour rien, vous retrouverez une présentation chez elle aussi.
Chimère, Romanza et Kalistina ont aussi aimé.
Elles ont bon goût, toutes ces filles.

Pour ceux qui ne sont pas rassasiés, j'ajoute un site français consacré à la saga.
Je crois avoir fait le tour de la question, non ?

Publicité
Commentaires
E
* Elodie, je suis confuse de ne pouvoir t'aider, il est en rupture de stock ? Peut-être que tu peux le commander via amazon, ou fureter dans les bouquineries... Bon chance ! :-)
E
j'adore aussi mais voila je ne trouve pas le maitre des demons
E
Delphine, c'est pas bientôt fini de me tenter pour lire la suite, hum ? J'ai l'impression de mettre le doigt dans un engrenage, avec ces séries romanesques... Et quand on arrête en cours de route, comme toi, ah ! Il faut tout reprendre depuis le début ;-)
U
Tu me donnes envie de reprendre ma lecture*... <br /> Et comme bon nombre de commentatrices, je dis : "Attends de voir Ramsès" (3ème volume où sa présence prend de l'ampleur :))<br /> [*Où en étais-je ?*]
E
Manu, je suis dans la même situation que toi - j'ai adoré la première histoire, et je n'ai toujours pas pris le temps de lire la suite... Mais toi qui as tout à disposition, tu devrais avoir honte ! ;-)
Derniers commentaires
Publicité
Publicité