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N.u.l.l.e.
6 août 2009

Il n'y a pas de miracle

Le Cinquième évangile
de Michel Faber (2008)
Éditions de l'Olivier, 2009; 204 pages; traduction d'Adèle Carasso

http://image.evene.fr/img/livres/g/9782879296685.jpg

Aujourd'hui, je vais tenter de vous prouver que je sais parfois être concise. Ou du moins, plus que d'habitude.

« Grippen est un débutant [...]. Peut-être que Dan Brown écrira un roman de fiction tiré de ce livre-là et qu'il explosera les ventes. »

Ce que vous trouverez en ouvrant ce roman-ci ne sera rien de très sérieux. Une comédie, non, mais une critique ironique et assez lucide des dérives ésotériques du monde contemporains, du milieu de l'édition (et de ses nombreux travers), une critique des lecteurs, aussi, prêts à gober tout ce qu'on leur dit du moment qu'on prend un air sérieux, presque scientifique, pour raconter les pires bêtises.
C'est l'histoire d'un gars, un petit universitaire sympa, qui attrape la chance de sa vie quand elle se présente à lui sous la forme de neuf rouleaux antiques qui, my god, rapportent les mémoires de Malchus. Qui est Malchus, me direz-vous ? Un bonhomme qui a fréquenté Jésus lors de ses derniers jours parmi nous.
De quoi faire du bruit, et justement, ça va en faire. Un best-seller que ces mémoires. Et le petit universitaire de goûter au succès, de rencontrer des cinglés (ah ben ça, dès qu'il est question de religion...) (je ne dis pas que les croyants sont fous, je dis juste qu'il y a toujours des fanatiques pour dévier des, hum, préceptes communs d'une religion. Pfiou, difficile, cette parenthèse, vivement qu'elle se referme), de se retrouver à jongler avec une nouvelle vie qu'il n'avait pas du tout prévu.

Ainsi, tout du long, Le Cinquième évangile, se veut mordant vis-à-vis d'une certaine littérature sensationnelle qui n'existe finalement que pour faire de l'argent. M'en fiche, j'ai les mains propres et la conscience tranquille, j'ai jamais lu Dan Brown. Ah ah, qui peut en dire autant ?
(par contre, j'ai lu une série de BD, on m'a obligée, ça s'appelait Le triangle secret et c'est de Didier Convard, c'est français et même que ça dit que Jésus avait un jumeau et je dois dire que c'était assez drôle comme hypothèse, même si les théories religieuses de tous bords m'ennuient autant qu'un samedi soir sur TF1)
Revenons-en à nos moutons, sinon on ne s'en sort pas. Michel Faber, loin, très loin de sa grande œuvre victorienne, ne m'a pas tellement séduite avec ce roman-ci, déjà parce que c'est écrit de manière trop contemporaine et j'aime quand c'est un peu plus soigné que ça, ensuite parce qu'il est très difficile de m'amuser à l'écrit. Et là, je dois dire que tout son délire sur le succès de son auteur ne m'a pas tellement plus émoustillée que ça (et que dire de toute la dernière partie, et de la fin, qui m'ont paru ratées). Évidemment, il y a de bonnes choses, de bons mots et des passages vraiment bien vus (dont le fameux chapitre dédié à Amazon et à ce que les lecteurs y ont dit des mémoires de Malchus - c'est livré avec les fautes d'orthographe et les absurdités qu'on rencontre vraiment sur ce site, c'est assez croustillant). Mais rien de mémorable pour moi. Le plaisir a été égal à l'épaisseur du livre, qui est assez mince.

« Mais quand il s'était agi du Cinquième Évangile, il avait été implacablement conduit à révéler la part secrète d'idéalisme qui se cachait au fond de lui : il voulait aider l'espèce humaine à évoluer. Il voulait lui donner les moyens de vaincre son addiction à la religion, de cesser de vénérer des morts pour entreprendre de résoudre les problèmes des vivants. Les mémoires innocemment dévastateurs de Malchus allaient dynamiter deux mille ans de balivernes et allumer la flamme de la raison, et des millions de handicapés spirituels jetteraient leurs béquilles pour se prendre en charge. »

Ce livre a été prêté à la rabat-joie que je suis par l'adorable Cuné, dont vous trouverez le billet (plus enthousiaste) par ici, merci malgré tout ! Amanda et Fashion ont aimé aussi, ce qui prouve que je suis plus bougon que les copines.

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Commentaires
E
* Ys, WELCOME BACK !!!!! (est-ce qu'on sent que je suis contente de te revoir ?) (je reste jalouse de tes vacances, évidemment)<br /> Si ce livre peut intégrer ton futur swap, ça me refroidit légèrement, tu sais ? Enfin, d'ici quelques bonnes grosses journées, le suspense sera levé... <br /> Pour Hemingway, je préfère vraiment ignorer ta remarque. Et le billet que je viens de découvrir sur ton blog, tiens...<br /> <br /> * Lilly, je ne ferai évidemment pas ça, je comprends tout ça, même si je trouve ton billet pire que respectable. Ayant eu le même problème avec une certaine S. Plath, je ne vais pas te jeter la pierre... :-)
L
Non, il est mauvais, et je compte le réécrire très bientôt, donc, please, ne me contrarie pas!
Y
Eh ben voilà, je pars quelques jours et je trouve à mon retour un autre titre à noter pour la-super-bibliographie-du-super-futur-swap ! Comment ça je suis monomaniaque !? Mais non, j'ai juste décidé de recommencer à te taquiner parce que je suis sûre que ça t'a manqué pendant mes quinze jours de trop courtes vacances (enfin courtes... il n'y avait pas Internet alors quand même quelque part, je suis bien contente d'être rentrée...).<br /> Et puis tu vas me maudire parce que vois-tu, "L'adieu aux armes" ne m'a pas vraiment plu, je dirais même plus, il m'a presque ennuyée...
E
* Lilly, euh, on parle du même livre ? Je peux pas mettre de lien vers ton billet de "Maurice" ? Mais pourquoi tant de haine ? Il était très bien ! Allons, allons, pas de coquetterie entre nous ! :-)
L
Ca dépend. Tu as interdiction de mettre un lien vers mon blog, je dois d'abord réécrire mon billet, compris ?
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