Baguette de sureau, toujours un fléau
Les Contes de Beedle le Barde
par J.K. Rowling (2007/2008)
traduit des runes originales par Hermione Granger, puis traduit de l'anglais par Jean-François Ménard
Gallimard, 2008 - à peu près 124 pages
"Les héros et les héroïnes qui triomphent dans ses histoires ne sont pas ceux qui disposent des pouvoirs magiques les plus puissants, mais plutôt ceux qui manifestent le plus de bienveillance, de bon sens et d'ingéniosité."
Je ne sais pas si j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire (...), mais j'aime bien Harry Potter. M'étant rendu compte que je présentais des troubles de la mémoire, j'ai été forcée de relire les deux derniers tomes cet été. Quelle corvée, vous imaginez... Pour me consoler de ces heures ô combien difficiles, j'ai enchaîné avec ces fameux Contes que je n'avais pas encore lus.
Le concept vaut ce qu'il vaut, le voici : le livre débute avec une préface de J.K. Rowling, qui explique qu'on a affaire à un recueil de contes pour sorciers, dont chaque histoire est émaillée de commentaires de Dumbledore. Celui-ci s'était évertué à prendre des notes sur ces légendes enfantines, sans qu'on sache réellement si son but était de publier ensuite une anthologie explicative, ou s'il faisait ça uniquement pour son plaisir.
De plus, chaque conte contient lui-même des petites annotations, soit de Dumbledore qui rapporte un fait historique ou complète une idée, soit de Mrs Rowling, qui explique certains thèmes sorciers, afin que l'ensemble soit compréhensible par les lecteurs moldus. Bref, c'est bêtement compliqué et à mon sens, Joanne n'avait pas besoin du tout d'intervenir dans le recueil. Sa préface et ses notes n'apportent pas grand-chose.
Maintenant que j'ai été laborieusement pénible, parlons un peu des textes. En réalité, le livre ne contient que cinq contes, ce qui est relativement peu. L'ensemble est un peu court, et l'univers que J.K.R. tente de recréer semble trop fragile pour réellement tenir le coup, et être crédible.
Il y a malgré tout de bonnes choses dans ce joli petit livre (on ne peut pas nier que la couverture a été soignée, ainsi que certains autres détails typographiques). Dumbledore explique la destinée de certains contes (qui ont parfois été réécrits pour coller aux préceptes consensuels des sorciers), développe la morale de certains autres (pas toujours éloignée des morales moldues, par ailleurs) en expliquant que l'invulnérabilité était chimérique, la résurrection impossible (même quand on est le plus grand sorcier du monde), la mort inévitable... vu sous cet angle, ce n'est pas très joyeux, mais je vous rassure, des contes comme Le sorcier et la marmite sauteuse ou encore Babbity Lapina et la souche qui gloussait sont gentillets au possible (et donc quelque peu ennuyeux pour le lecteur adulte).
Ma préférence revient à La fontaine de la bonne fortune (dont la chute est délicieuse) et au Sorcier au cœur velu, des contes un peu plus profonds que les deux précédemment cités.
Le recueil se termine sur le fameux Conte des trois frères, qu'on connaît déjà parce qu'il est un élément de l'intrigue d'Harry Potter et les Reliques de la Mort, mais justement, on en apprend tellement à ce sujet dans le septième tome d'HP, qu'ici, le conte et les remarques de Dumbledore sont presque dérisoires.
En somme, Les Contes de Beedle le barde est un recueil charmant, pas nécessaire mais pas inutile pour autant, qui s'adresse aux fans les plus émérites.
Ouais, je sais, j'ai déjà été plus passionnante. Mais je déteste parler de recueil, en fait. Puis zut, même si je suis merveilleuse (hein oui ?), j'ai le droit de ne pas l'être en permanence; je vous assure que ça use.
Des milliards de gens (au moins) ont lu ce livre, parmi lesquels Lilly (qui a bien raison), Isil (très intéressante), Karine (enthousiaste), Alwenn (qui m'apprend que les dessins sont de J.K.R. et qui, en plus, arrive à trouver mille choses à dire là où j'ai salement bâclé le travail), Cachou (dont l'avis est exactement le même que le mien, la prochaine fois, je n'écris rien et mets directement un lien), Faelys (sentimentale), Emeraude (conquise), Keltia (qui l'a lu dans le plus beau coffret du monde). Des bisous à ceux que j'oublie.
(et ne faites pas semblant d'avoir été oublié !)