« Opsimath »
définition : « qui apprend sur le tard, à la fin de sa vie »
Mise en garde : ce qui suit risque d'être légèrement désagréable.
La reine des lectrices
d'Alan Bennett (2007)
roman traduit par Pierre Ménard
Denoël, 2009
Il n'est pas facile de calomnier un ouvrage qui a fait l'unanimité sur les blogs, mais pour les jeunes timides qui n'oseraient pas se lancer, je me permets d'ouvrir le bal.
Tout le monde (ou presque, comme nous le verrons finalement lors du recensement des différents billets de lecture) a trouvé du charme à ce roman, voire même de l'humour, voire même pire : un quelconque intérêt.
(j'exagère, je sais. Mais ce n'est que le début)
A mes yeux, si vous cherchez un florilège de lieux communs sur la lecture (sa découverte, les plaisirs qu'elle procure et les mondes imaginaires qu'elle ouvre à tous les adorables petits aventuriers lettrés), sur les auteurs (il vaut mieux les lire que les fréquenter, car ils sont égocentriques), sur la dure vie d'un monarque (qui doit se plier en permanence aux mille exigences qu'on attend de lui), eh bien, si vous cherchez donc tout ça (et plus encore), je vous conseille La reine des lectrices.
Tout le monde sait que c'est une fable sur la reine d'Angleterre qui, un beau mercredi, découvre un bibliobus dans une des cours de Buckingham. Alors elle commence à lire, à se lier d'amitié avec un grand lecteur gay, à se coucher plus tard et se lever plus tôt, à négliger les convenances royales, à faire tourner en bourrique ses conseillers. Tout ça à cause de Balzac, Mitford, et même Henry James.
Le portrait est normalement suffisamment universel pour que chaque lecteur puisse se reconnaître dans certaines manies de la reine (elle se constitue des listes d'auteurs à lire, elle se met à crayonner les passages qui lui plaisent le plus, elle interroge son entourage sur leurs lectures, etc) mais, comme vous avez dû commencer à le remarquer, ça n'a pas marché sur moi. Je ne me suis de toute façon jamais sentie LCA (Lectrice compulsive anonyme) (oui, je précise, parce qu'en ce moment, au travail, tout le monde parle par sigles et quand je demande une traduction compréhensible, personne ne sait me répondre. Ça me frustre, donc si un pauvre internaute perdu se retrouve par ici, il aura la chance de comprendre cet acronyme) (ne me remercie pas, pauvre égaré) (et repars sur la grande route du web, le chemin est long).
Le portrait m'a paru bien trop superficiel pour être intéressant; je crois aussi que ce roman doit être moins mauvais en langue originale; car là, tout est plat, et vu les références anglaises disséminées un peu partout, j'ose espérer que ça a un peu plus d'étoffe en version originale. Voyez, finalement, même en étant méchante, je reste optimiste.
Rien n'a titillé ma curiosité, rien ne m'a fait sourire (ou presque : allez, j'avoue, j'ai ri en lisant ça : « Les hommes (et cela incluait Mme Thatcher) »), cela ne m'a pas donné envie de lire ni de découvrir les auteurs cités, bref, ça n'a vraiment pas marché sur moi. Même pas déçue. Je crois tout simplement ne pas convenir à ce roman; son ton consensuel ne me correspond pas.
Pas grave, depuis, j'ai lu mieux.
Attention, festival de liens : Cachou, Pimpi, Lou, Cathulu, Clarabel, Ys, Cuné, Virginie, Chiffonnette, Keisha ont (vraiment) bien aimé. J'ai décidé de me raccrocher désespérément à Levraoueg, Amanda, Leiloona, Emeraude et Laure qui sont un peu moins enthousiastes que les autres (et ça me fait plaisir).