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N.u.l.l.e.
16 novembre 2009

Veuillez rendre l'âme (à qui elle appartient)

(il y aura au moins une référence culturelle dans ce billet, et elle est dans le titre. Je me sens plus sereine)

L'idée de départ était de faire un billet récapitulatif sur l'œuvre en son ensemble, un billet d'une mauvaise foi redoutable et composé d'arguments douteux.
J'espère tenir parole.

Billet garanti 100% AVEC spoilers, que ceux qui tiennent à découvrir par eux-même les aventures d'Edward et Bella désertent ce blog quelques instants.

wall_twilight_02_copie
~ Fascination ~
~ Tentation ~
~ Hésitation ~
~ Révélation ~
~ de Stephenie Meyer ~
~ traduction de Luc Rigoureau, pour Hachette ~

Publiée initialement pour un public adolescent (mais pourquoi en vient-on toujours à y jeter un œil, nous, adultes ?), La Saga du désir interdit comprend quatre volumes, parus de 2005 à 2008, et vendus à 18 millions d'exemplaires selon l'inscription imprimée derrière chaque tome. Il paraîtrait que ça ait légèrement augmenté depuis : certains sites parlent de 53 millions d'exemplaires vendus.
53 millions.
Dans le monde.
(j'ai la tête qui tourne)

Essayons de voir pourquoi des dizaines de millions de filles (le lectorat masculin doit être, soyons honnêtes, assez limité) ont perdu tout sens commun devant cette saga. Pour cela, posons-nous une question cruciale : mais enfin, que trouve-t-on dans la Saga du désir interdit (j'adore cette dénomination, au cas où vous ne l'auriez pas compris) ?
On y trouve :

~ une adolescente
Vous allez me dire que c'est peu original d'en parler, mais enfin, il faut bien commencer quelque part, et si cette saga connaît un tel succès mondial, c'est bien parce qu'elle permet à la jeune lectrice de s'identifier.
Bella incarne donc cette adolescente, tout ce qu'il y a de plus banal (du moins au début des aventures, soit dans le préambule de Fascination) : elle a des cheveux marron, des yeux marron, un teint pâle et une certaine aptitude à perdre l'équilibre. Parce que sa mère, Renée (...), vient se de remarier et de suivre son journaliste de mari un peu partout où son travail l'amène, Bella accepte de quitter sa terre ensoleillée de Phoenix, Arizona, pour s'installer chez son père, Charlie (chef de la police), à Forks, Washington, où il pleut au minimum tous les deux jours.
Bella a dix-sept ans. A cet âge-là, un déménagement sous-entend forcément l'entrée dans un nouveau lycée. Mama mia, trouvez-moi une seule fille sur terre qui n'a pas eu la trouille en rejoignant un nouveau lycée ! A partir de là, Bella, c'est nous. Enfin, elles (les filles de 15 ans. Moi, merci, j'ai déjà donné).

~ une rencontre qui transforme l'estomac en papillons qui virevoltent
Bella est vite adoptée dans son nouveau lycée, car bien qu'elle soit totalement banale (j'aime insister là-dessus, si vous saviez comme elle est insipide, enfin, vous le savez peut-être déjà, d'ailleurs), elle attire les gentils lycéens autour d'elle. Chic, des copains. Sauf qu'à la cantine (...), sur qui tombe-t-elle ? Sur cinq magnifiques créatures, qui s'isolent des autres élèves et qui semblent curieusement différents.
Tu m'étonnes, ce sont cinq vampires. Parmi eux, il y a ce jeune homme au regard d'ambre (enfin, ça dépend des jours) qui se trouve être le compagnon de Bella pendant les cours de biologie. Le monde est petit, quand même.
Il s'appelle Edward Cullen. Il est très bizarre. Mais Bella est très attirée par cette créature étrange, aux traits si parfaits.

~ de l'amour
Parce qu'à dix-sept ans, c'est comme ça, on tombe amoureuse du premier vampire venu.
Et réciproquement (bien qu'Edward n'a pas réellement dix-sept ans, mais plutôt un siècle environ. Il est né en 1901, le drôle).

~ de l'amour encore
Parce qu'à dix-sept ans, c'est comme ça, on est troublée par le charme brûlant du premier jeune indien Quileute venu, à savoir Jacob Black. Il est gentil, plein d'humour, et accessoirement loup-garou. Oh zut, qui a dit que la vie était tranquille dans les petites villes ?

~ du fantastique, des doutes, des complications
C'est là que l'identification de la lectrice capote un peu; car dans la vraie vie, on tombe rarement sur une famille vampire, qui est fatalement une menace pour nous (Bella étant une créature humaine, elle a du sang qui coule dans les veines. Et rappelez-vous, que mangent les vampires ? Bien), on est rarement impliqué dans des histoires de vengeances inter-clans, on fréquente rarement des personnes avec des dons incroyables : Edward peut lire dans les pensées des gens (sauf dans celles de Bella), une de ses "sœurs", Alice, voit ce qui peut potentiellement arriver dans le futur, un de ses "frères", Jasper, ressent et contrôle les émotions de ceux qui l'entourent. Etc.
Mais que voulez-vous, quand on a dix-sept ans, qu'on s'appelle Bella et qu'on a des yeux chocolat, tout est possible.

~ une réécriture des mythes : les vampires, les loups-garous
Chez Stephenie Meyer, pas de crucifix, ni de cercueil, ni de corps se transformant en poussière à la lumière du jour.
Ici, les vampires peuvent sortir quand ils veulent - tout en devant faire attention au soleil, qui a la fâcheuse tendance à les faire briller de mille feux, comme des diamants étincelants. Ici, il ne faut pas un pieu en plein cœur pour détruire la créature maléfique, il faut, euh, la décapiter et la mettre en pièce, puis la brûler. C'est physique, oui. Puis il y a des vampires gentils, comme la famille Cullen : ils sont végétariens. Et ils ont une vision très personnelle du végétarisme : ils ne se nourrissent pas de sang humain, que de sang animal. Rien de grave, donc - sauf que les autres clans de vampires qui vivent dans le monde sont loin d'être aussi végétariens...
Au fil de l'histoire, apparaît aussi le clan des loups-garous (qui ne s'entend pas du tout avec celui des vampires, mais comme les deux clans sont amoureux de Bella, ils vont trouver des arrangements et des compromis, c'est beau l'amour). Ces bestioles-là ne se transforment pas les soirs de pleine lune, on ne les tue pas avec une balle en argent, et ils ne deviennent pas loups après la morsure d'un des congénères. Non, non, ce ne sont que des fables, ça, voyons.

~ des rebondissements à en faire pâlir les lectrices les plus investies
Vous n'imaginez pas le nombre de personnes qui veulent la mort de Bella (elle sent trop bon pour une humaine, son sang dégage un fumet délicieux qui rend fou tout vampire qui peut la respirer).
Vous n'imaginez pas non plus le nombre de jeunes hommes amoureux d'elle - même si nous ne retiendrons qu'Edward et Jacob, la glace et le feu. Oops, j'ai oublié de vous dire (alors que c'est répété toutes les dix pages, quelle étourdie) : Edward est une créature marmoréenne, il est certes très beau, mais il est glacé et absolument pas confortable dès qu'on le touche (allez faire un câlin à une table en marbre, vous comprendrez). Jacob, lui, est brûlant de fièvre, sauf que c'est son état normal : une fois que l'on devient loup-garou, la température augmente sensiblement. Puis il est tout doux. Et drôle. Et gentil. Et devinez qui Bella va choisir ? On dirait qu'elle n'a été conçue que pour faire de mauvais choix. Dès que deux possibilités se présentent à elle, elle va s'éprendre de la mauvaise. Toujours. Elle m'a fatiguée, vous n'imaginez même pas.
Pendant les trois premiers volumes de la saga, Bella oscille entre Edward et Jacob. Elle sait que le premier est l'homme de sa vie, bien que son statut de vampire soit un léger frein. Mais, même éperdument amoureuse de lui, elle ne peut s'empêcher d'être ambiguë avec Jacob, le pauvre n'attendant qu'une chose, qu'elle fasse le bon choix.
Hélas.
Ça, donc, c'est pour les rebondissements amoureux. Mais il y a de l'action, aussi. Il y a ce fameux vampire qui veut la mort de Bella dans Fascination, puis cette rencontre avec le plus vieux clan de vampires du monde, les Volturi, dans Tentation, sans oublier une guerre terrible dans Hésitation, et une dernière confrontation menaçante dans Révélation, où l'on retrouve encore la clique Volturi. Autant dire que chaque volume comprend son taux d'adrénaline, et même si c'est sans doute là pour justifier cette écriture en quatre tomes, c'est terriblement lassant. Que le monde des vampires soit autant secoué parce qu'une humaine souhaite les rejoindre, que les loups-garous enterrent la hache de guerre pour se rallier aux vampires sous prétexte que cela peut sauver Bella d'une mort certaine, cela fait beaucoup pour une petite mortelle aux traits communs. Mais que ne ferait-on pas par amour ?

Vous pensez que je suis en train de terminer mon exposé, mais en réalité, il commence à peine. J'ai encore été trop gentille, en dévoilant peu de points de l'intrigue. Au lieu de procéder par thématiques, voyons un peu ce que recèle chaque tome (et moquons-nous au passage des titres français) :

* dans Fascination (originellement Twilight, parce que : « C'est le crépuscule, murmura Edward en examinant l'horizon chargé de nuages. [...] C'est le moment de la journée le plus sûr pour nous, dit-il en répondant à l'interrogation qu'il avait lue sur mon visage. Le plus agréable, le plus triste aussi, en quelque sorte... la fin d'un autre jour, le retour de la nuit. L'obscurité est tellement prévisible, tu ne trouves pas ? »), il y a donc la découverte d'un nouvel univers, et comme Bella découvre tout en même temps que le lecteur, c'est comme si ce dernier était tenu par la main et emporté dans un flot d'aventures toutes plus attachantes les unes que les autres (je plaisante, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué). C'est le début de la nouvelle vie de Bella, avec son père un peu solitaire, c'est le début de sa vie amoureuse (elle croit défaillir quand Edward l'embrasse enfin), c'est le début des galères (avec ce fichu vampire qui veut sa mort, et qui lui brise la jambe, mais par chance, Edward arrive à temps). Dans Fascination, la vie est encore à peu près belle.

* dans Tentation (originellement New moon, parce que : « Avant toi, Bella, ma vie était une nuit sans lune. Très noire, même s'il y avait des étoiles – des points de lumière et de raison... Et puis, tout à coup, tu as traversé mon ciel comme un météore. Soudain, tout brûlait, tout brillait, tout était beau... »), on s'amuse un peu moins. Suite à une petite mésaventure, l'un des frères d'Edward, Jasper, saute sur Bella pour s'en sustenter. Comme c'est une réaction extrême et dangereuse pour Bella, Edward décide de la quitter. De partir de Forks, Washington, de quitter sa vie et de ne jamais revenir. Tentation, donc, est l'histoire d'une rupture. Je dois être sadique, car c'est finalement le tome le plus réussi de la saga (avec cette trouvaille de l'auteur, qui résume à sa façon quatre mois au fond du gouffre). Ou, sans être sadique, ce tome me plaît peut-être plus parce qu'Edward en est quasiment absent, et parce que Jacob y prend beaucoup d'ampleur - c'est lui qui parviendra à sortir Bella de sa torpeur, de son désespoir. Ils feront des choses très rigolotes ensemble, comme apprendre à conduire une moto ou sauter du haut d'une falaise.
Bella se sent déchirée, et bien qu'attirée par Jacob, elle continue à n'aimer qu'Edward. Quand elle le retrouve, dans la dernière partie du livre, elle en explose presque de bonheur. Sauf que ce coquin refuse de faire d'elle un vampire (son rêve ultime).

* dans Hésitation (originellement Eclipse, parce que : euh, je n'ai pas recopié d'extrait. Mais le titre était justifié, n'en doutez pas une seconde : cela faisait allusion à l'amour que se porte Edward et Bella, amour qui éclipse tout le reste), on atteint la quintessence du ridicule, du pénible, du n'importe quoi. Bella est heureuse avec Edward mais voudrait absolument devenir vampire. Edward lui dit d'accord, mais on se marie avant. Oh non, ça, Bella ne veut pas ! Vous savez pourquoi ?
« Je ne suis pas ce genre de fille, Edward. Je ne suis pas de celles qui se marient au sortir du lycée, de ces rustaudes de province que leurs petits copains ont mises en cloque. Pense à la rumeur, si je t'épousais. Nous ne sommes plus au XIXe siècle, les gens ne s'unissent plus à dix-huit ans ! En tout cas pas les gens intelligents, responsables et mûrs ! Je refuse d'être une rustaude. Ça ne me correspond pas... »
Ces propos sont quand même tenus par une fille qui veut mourir pour devenir vampire, c'est-à-dire : s'engager éternellement. Ne plus jamais revenir en arrière (alors qu'un mariage, bon...). Perdre sa famille par la même occasion (une fois vampire, comment fréquenter encore ses parents, ses amis ? ils verront que ses traits ont changé, et qu'elle ne vieillit absolument pas...). Mais tout ça, ce n'est rien par rapport à un mariage. Ben tiens.
L'autre pan ridicule vient des loups-garous, hélas, et de leur histoire d'imprégnation. Que je vous explique : c'est un genre d'âme sœur. Le loup garou rencontre une fille et comprend à l'instant où ses yeux se posent sur elle, qu'elle est celle avec qui il vivra éternellement. C'est comme ça, c'est immuable, c'est plus qu'un coup de foudre, c'est l'évidence même, c'est impossible à ignorer. Le problème est que cette imprégnation peut avoir lieu à n'importe quel âge. Comprenez : ici, un copain de Jacob s'imprègne d'une fille de... 2 ans. Alors évidemment, l'attirance n'est pas encore physique (encore heureux), mais enfin, le jeune homme passe ses journées avec la petite, et va attendre patiemment qu'elle ait un âge raisonnable pour déclarer sa flamme (son âge à lui ne pose aucun problème : les loups-garous peuvent décider de ne pas vieillir, pendant des décennies s'il le faut. Donc ils finiront par avoir le même âge). Je ne sais pas vous, mais personnellement, ça me tracasse quand même, cette histoire d'imprégnation. Un peu ambiguë, hein.
Après cela, on a droit à une Bella agaçante au possible, qui déclare son amour à Jacob (ah bon ?), qui le veut à ses côtés pour la vie, mais en même temps, elle ne veut pas s'éloigner d'un centimètre d'Edward. Elle s'en veut de faire souffrir tout le monde, elle se flagelle, que la vie est difficile, elle ne peut s'empêcher de vouloir tout, et tout de suite, puis finalement elle accepte de se marier, parce qu'elle sait qu'elle gagnera une transformation vampiresque. Jacob, malheureux comme un amoureux trahi (ce qu'il est), s'enfuit, fou de douleur.

* dans Révélation (originellement Breaking dawn, parce que c'est moins tarte que Révélation. Oui, là encore, j'ai oublié de recopier un passage expliquant le titre original. J'irai en enfer), il se passe des choses incroyables. Bella se marie. Bella part en lune de miel. Belle tombe enceinte d'un bébé vampire. N'est-ce pas adorable ? Son enfant a un cœur qui bat (comme sa maman !) et une peau marmoréenne (comme son papa !), ce qui fait que dès que la petite fille (ohh) bouge dans le ventre de sa mère, elle lui brise des côtes ! N'est-ce pas adorable ? Mais Bella est une martyre-née, elle veut garder cet enfant, qui est le fruit de son amour pour Edward, alors elle accouchera, quitte à y perdre la vie... et à renaître en vampire ! N'est-ce pas adorable ?
Les iris de Bella sont rouge sang (c'est toujours ainsi pour les nouveaux vampires, ça exprime symboliquement le besoin de chair fraîche. Avouez que c'est subtil), sa course est gracieuse, ses traits sont superbes. Bella est une vampire heureuse, et sa mignonne petite fille (dont le prénom est à hurler de rire) est un vrai petit monstre. A une semaine, elle a déjà l'apparence d'un enfant de deux ans, et elle parle. N'est-ce pas adorable ? Elle se nourrit de sang humain et comme papa et maman, elle a un don : elle transmet ses pensées rien qu'en touchant le visage des autres. C'est mignon comme tout. Jacob ne la quitte pas d'une semelle (oui, au fait : il est revenu). Au départ, il voulait tuer cette fillette qui est responsable de la mort humaine de Bella, sauf qu'au moment de lui sauter dessus, il s'arrête, tétanisé. Vous ne devinerez ja-mais. Il est imprégné !! N'est-ce pas adorable ? Un loup-garou qui tombe amoureux d'une petite fille humano-vampire ! Voilà qui résorbera toutes les querelles, qui permettra de vivre dans un monde harmonieux où toutes les créatures demeurent en paix ! Evidemment, avant d'arriver à cet univers paradisiaque, il reste une dernière attaque à contre-carrer, un suspense haletant qui s'éternise sur des pages et des pages pour finalement s'éteindre autour d'une discussion civilisée. On s'en fiche, l'essentiel étant que tout le monde est heureux, tout le monde s'aime, et ce pour l'éternité (et plus encore).

Maintenant, question cruciale : est-ce que tout cela valait un étalage sur 2465 pages ? De vous à moi, je ne crois pas. Ces tensions permanentes entre les différents clans de vampires, ces éternels questionnements existentiels de Bella, auraient largement pu être réduits à une taille plus humaine. Il m'a semblé qu'il y avait de nombreuses répétitions, que Stephenie Meyer étirait certains rebondissements comme s'il fallait remplir son roman, bref, que certaines coupes n'auraient pas affaibli l'ensemble, au contraire.
L'autre souci est que les personnages m'ont paru très distants; trop flous pour créer une certaine intimité avec le lecteur. Bella est insipide et ses prises de position m'ont étonnée plus d'une fois; Edward, lui, est pire que ça (et sa famille de vampires aussi), étant l'assemblage de clichés insupportables - il est beau, quand il passe sa main dans ses cheveux il devient irrésistible, il est mystérieux et attirant, regardez-moi cette peau, ce visage, ces yeux, cette attitude sombre, etc, etc, mais qui a envie d'une perfection glacée ? Il se plaint toujours d'avoir perdu son âme en devenant vampire, et je lui confirme : c'est un personnage sans âme aucune, qui reste distant, insaisissable. Le côté psychologique des personnages est trop mal développé pour permettre de comprendre certaines réactions, pour s'attacher durablement à leurs peines et à leurs doutes. Jacob paraît un peu moins raté, mais il reste encore trop fantasmé pour être crédible, réaliste.
Pourtant, oui, j'ai lu toute la Saga du désir interdit. Cela prouve bien que ça ne m'a pas dégoûtée, que je devais y trouver quelque chose - beaucoup d'humour involontaire, déjà (chaque tome m'a valu de sérieux fous rires, rien que cela, ça vaut de l'or). Ce qui m'a fascinée, c'est de découvrir cette histoire qui passionne les adolescentes du monde entier. Connaître enfin ce qui suscite autant d'engouement, oui, ça m'a subjuguée. Je suis contente de ne pas avoir 15 ans aujourd'hui. Avoir des posters de Robert Pattinson dans ma chambre m'ennuierait profondément. Vous pouvez compter sur moi pour ne pas regarder les adaptations cinématographiques, d'ailleurs, ayant déjà été choquée en voyant des photos de la famille Cullen (si c'est ça leur vision de la perfection, de la beauté mystérieuse, j'ai envie de m'enfuir en courant). Je ne pense pas que la pellicule puisse améliorer ces intrigues répétitives.

Après avoir compris qu'il y avait de l'argent à se faire avec ces histoires de vampires, Stephenie Meyer a commencé à réécrire la saga avec le point de vue d'Edward - le premier roman se serait appelé Midnight sun, or des voyous ont mis les douze premiers chapitres sur internet, alors que tout cela était encore en cours d'écriture par l'auteur. Il y a des fous qui ont mis en place une pétition pour que l'auteur reprenne son roman. En attendant, les fameux chapitres sont disponibles sur le site officiel de Stephenie Meyer et ailleurs pour la version française. Ne me remerciez pas; si votre masochisme vous conduit à lire ces chapitres, sachez qu'on ne peut plus rien pour vous.

Ainsi s'achève ma bouleversante aventure avec la Saga du désir interdit. L'avantage, c'est que je vais pouvoir désormais m'intégrer à la société, et discourir pendant des heures sur les qualités de Jacob, les défauts d'Edward. Quelle chance.

Pour ceux qui veulent découvrir des billets plus conventionnels autour de Twilight peuvent cliquer par là et se délecter ainsi de tous les billets répertoriés sur les différents tomes. Ne me remerciez pas.

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Commentaires
E
* La Nymphette, merci beaucoup ! Il faut dire que cette tétralogie est très inspirante, je n'ai que peu de mérite :-)
L
Tout à fait savoureux! Surement bien plus que les pages commentées...
E
* Arwen, ce que ça fait plaisir de te revoir !! <br /> (et en plus, j'apprends au passage que tu es en coloc', mais alors, c'est la Québécoise qui est venue en France, ou l'inverse ?!)<br /> Beaucoup de lecteurs, en effet, ont conscience des défauts de la saga, mais il y a apparemment de bons côtés qui priment aussi (ils me sont un peu restés obscurs, je l'avoue). Si tu te contentes de voir les films sans lire ces abominables romans, je te pardonne tout ;)<br /> (à condition, aussi, que tu te moques des films. Evidemment)<br /> <br /> * Tamara, mais oui, je trouvais ça important de tout raconter afin que les non-lecteurs puissent s'intégrer harmonieusement dans notre terrible société où il y a clairement deux clans : Ceux Qui Ont Lu, et Ceux Qui Ne Savent Pas. La vie est une jungle ;)<br /> Le prénom du bébé est vachement moins drôle quand on n'a pas lu les romans, mais quand même, Renesmée, ça vole haut. :)
T
Un seul mot : MERCI !!!<br /> Je n'avais aucunement l'intention de lire cette saga, encore moins de voir les films, et grâce à toi, je sais l'essentiel au cas où ce sujet interviendrait dans les dîners mondains (auxquels j'assiste naturellement très fréquemment ! ;-)). <br /> PS : et tu dévoiles même le prénom du bébé vampire dans les comm', tu es parfaite ! :-)
A
Arf, en même temps, c'est marrant, tout le monde critique Twilight et tout le monde a réagi à ce billet ! ^^<br /> Perso, j'ai juste vu le premier film (et encore, j'ai des circonstances atténuantes : une rage de dent et une magnifique coloc' québécoise de 17 ans).<br /> <br /> Je pense que t'as raison sur la longueur : les longues sagas, c'est surtout commercial maintenant (sachant que le SDA était prévu en 1 tome, mais bon la guerre et le manque de papier est passé par là...). <br /> Après, sur le côté "c'est tellement nul et pourtant je ne peux pas m'empêcher de tout lire", j'ai une amie qui a bien résumé la chose (je pense) : à la lecture, on est à la fois horrifiés devant tant de clichés... et en même temps, tellement heureuses d'avoir une couche de guimauve supplémentaire ! Après, c'est plus ou moins conscient...<br /> <br /> Bon, sinon, j'irai p'tetr voir le 2 au ciné, quand même. Un amérindien loup-garou, je trouve quand même ça super sexy comme idée... ;)<br /> <br /> PS : Hello erzebeth, ô toi grande bloggeuse ! Ca fait un bail, hein...
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