Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
N.u.l.l.e.
30 mars 2008

Qu'est-ce que tu lis ?

Le problème est que j'étais bien embêtée.
Je ne sais pas écrire sur un livre s'il n'est pas à côté de moi (et je suis partie en week-end sans l'un de ceux qui attendent mon petit avis).
Et je ne sais pas quoi raconter.
Mais comme il fallait un billet aujourd'hui (je teste le rythme d'un tous les deux jours, c'est qui me va le mieux) et que je n'en avais aucun en réserve, j'ai pensé à réunir quelques citations sur la lecture (tirées de livres que j'ai lus, sinon ce serait bien trop facile).
C'est vite préparé, ce n'est pas contraignant, ce qui fait que je peux rapidement retourner au soleil pour manger des bonbons. Ce billet est donc la meilleure idée que j'ai eue cette semaine.

637320_44330769

« Vollard n’avait jamais conçu la littérature comme un apaisement, ni la lecture comme une consolation. Au contraire. Lire follement, comme il avait toujours lu, consistait plutôt à découvrir la blessure d’un autre. Blessure d’un type seul, désarroi d’une femme seule. Lire consistait à descendre en cette blessure, à la parcourir. Derrière les phrases, même les plus belles, les mieux maîtrisées, toujours entendre des cris. »
(La Petite Chartreuse, de Pierre Péju - livre d'un pessimisme inouï)

« Je n’aime pas écrire. Il faudrait que je trouve autre chose. Peut-être que j’aime trop lire. Les livres, ceux que j’aime vraiment, la première fois que je les lis, j’ai l’impression que c’est comme si je les relisais, comme si je les avais déjà lus. Un peu comme certains êtres que vous rencontrez avec la certitude qu’en fait vous les retrouvez. Aujourd’hui, je suis tombée sur cette phrase de Kafka : « Le capitalisme n’est pas seulement un état de la société, c’est un état de l’âme. » Les livres, je ne les termine pas. Je n’aime pas les dernières pages. Les derniers mots. Les dernières prises. Les dernières séances. »
(Marilyn, dernières séances, de Michel Schneider; ici, extrait d'un bloc-notes de Marilyn)

« J’allais partir lorsque Gabriel me rattrapa.
- Fais attention, dit-il, si on a lu la première phrase d’un livre, il paraît qu’on peut être capté, on lit la deuxième, et après, c’est foutu. »

(Longtemps je me suis couché de bonne heure, de Jean-Pierre Gattégno - livre peu charismatique)

« Je n’avais qu’une passion, les livres, mes seuls alliés dans ma lutte contre le temps. Je préfère les livres aux humains : ils sont déjà écrits, on les ouvre, on les ferme à volonté. Un être humain, on ne sait jamais comment le prendre, on ne peut le ranger ou le déranger à loisir. »
(Les voleurs de beauté, de Pascal Bruckner - peu de souvenirs, mais c'était bien. Vraiment.)

« Une fois au moins dans sa carrière, tout pompier ressent une démangeaison. Qu’est-ce que racontent les livres, se demande-t-il. Ah, cette envie de se gratter, hein ? Eh bien, Montag, croyez-moi sur parole, il m’a fallu en lire quelques-uns dans le temps, pour savoir de quoi il retournait : ils ne racontent rien ! Rien que l’on puisse enseigner ou croire. Ils parlent d’êtres qui n’existent pas, de produits de l’imagination, si ce sont des romans. Et dans le cas contraire, c’est pire, chaque professeur traite l’autre d’imbécile, chaque philosophe essaie de faire ravaler ses paroles à l’autre en braillant plus fort que lui. Ils courent dans tous les sens, mouchant les étoiles et éteignant le soleil. On en sort complètement déboussolé. »
(Fahrenheit 451, de Ray Bradbury - intéressant).

« Une chose que l’on peut admettre, c’est que fréquenter des grandes œuvres, se servir de son esprit, lire les ouvrages de génies, si cela ne rend pas intelligent à coup sûr, cela rend le risque plus probable. »
(Comment je suis devenu stupide, de Martin Page - une déception)

Publicité
Commentaires
E
Oui, c'est vrai... je n'ai pas fait exprès, j'avais sélectionné au départ plus d'extraits, et j'ai fait un choix totalement arbitraire.<br /> Je crois que la lecture peut être les deux, selon notre humeur - une belle aventure, ou un doux refuge !
R
J'aime bien ta collection, et j'aime bien aussi que la plupart de ces citations ne montrent pas la lecture comme un refuge mais une véritable aventure.
E
* Marie, bienvenue par ici... Je crois effectivement que les lecteurs se parlent parce qu'ils sont comme vous : quand ils aiment, ils veulent le faire savoir (ce qui est identique pour les blogs cinéphiles, musicaux, etc...). Vous m'intriguez avec Joshilyn Jackson, je vais me renseigner. Et si vous avez envie d'exprimer votre enthousiasme, pourquoi ne pas ouvrir un blog, rejoindre un forum ? Les lecteurs sont probablement solitaires, mais pas misanthropes... :-)<br /> <br /> * Holly, tu es adorable, mais effectivement, le film à la portée de ma main. Il me tarde de savoir si je penserai comme toi.
H
Sinon, je te l'aurais copié. <br /> Ce n'est pas son meilleur film, loin de là, mais il possède quelque chose qui me touche.
M
Vous avez remarqué, cette idée reçue selon laquelle l'écriture est l'affaire des solitaires, voire même des misanthropes (voir plus haut la citation de Bruckner)? Mais ce blog et ceux de Clarabel et Florinette et les autres prouvent au contraire que les lecteurs se parlent. Moi en ce moment je suis plongée dans un livre de Josshlynn Jackson, dont j'avais adoré "Le jour où j'ai tué Jim", je me régale et je n'ai qu'une envie : le faire savoir! <br /> Marie.
Derniers commentaires
Publicité
Publicité