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N.u.l.l.e.
5 juin 2008

Vous reprendrez bien un peu de cadavre ?

Un jour, il n'y a pas si longtemps, j'avais envie de rire. Je sais que c'est un désir fort incongru, mais les femmes sont comme ça, à toujours demander l'impossible. Elles ont raison, parce qu'elles l'obtiennent parfois.
Je ne sais absolument plus comment j'ai entendu parler de ce film - Un cadavre au dessert. En vagabondant sur internet, certainement, ou... en tapant directement Truman Capote dans le catalogue internet de la bibliothèque ? Peu importe; l'essentiel est que j'ai découvert le seul film où ce grand auteur avait joué et que ce film mérite bien quelques mots.

murder_by_death

Prenez les cinq plus grands détectives du monde : Milo Perrier, Sam Diamond, Jessica Marbles, Dick Charleston et Sidney Wang. Quoi, certains de ces noms vous en rappellent d'autres ? Ce serait intentionnel que ça ne m'étonnerait pas et d'ailleurs, pour tout vous avouer : Milo Perrier est un clin d'œil à Hercule Poirot, Sam Diamond à Sam Spade (Le Faucon maltais, mon adoré Bogart, le roman, vous situez ?), Jessica Marbles renvoie à Miss Marple, Dick Charleston à Nick Charles et Sidney Wang à Charlie Chan.
Ça va, vous suivez ? J'espère, parce que ça va se corser.

Figurez-vous que chacun de ces détectives est invité à un dîner... et à un meurtre. Au moins, ça ne manque pas de piquant. Fort alléchés, les invités se rendent un soir d'orage dans le manoir isolé de leur hôte, Lionel Twain (joué par Truman Capote !) et vont être à l'affût toute la soirée du moindre événement inquiétant (et il y en aura, faites-moi confiance).
Leur arrivée annonce déjà la couleur quand, en sonnant à la porte d'entrée, retentit un hurlement de femme... ce n'est rien, c'est juste l'humour douteux de leur hôte qui choisit après tout la sonnerie qu'il veut. Et voilà le spectateur entraîné dans une merveilleuse parodie des policiers...

Car oui, j'ai mis du temps à lâcher le mot, mais nous sommes bel et bien devant une parodie, et une parodie des plus réussies ! L'une des explications trouve sa source dans le casting : parmi les détectives, nous trouvons Peter Falk (parfait), Peter Sellers (méconnaissable), James Coco et Elsa Lanchester (je ne m'étends pas, je ne les connais pas (ce qui est peut-être un sacrilège) et j'avoue que James Coco, qui interprète le faux Hercule Poirot est celui qui m'a le moins amusée), David Niven qui forme un duo exquis avec sa femme, Maggie Smith. Il ne faut pas non plus oublier Alec Guinness, admirable majordome qui a la particularité d'être aveugle : le ridicule de cette situation est évidemment un prétexte à bon nombre de scènes comiques.

Tous les acteurs s'en donnent à cœur joie (quelle drôle d'expression...), et le scénario devient de plus en plus loufoque; il serait malaisé d'expliquer l'humour ou de rapporter un exemple pour le justifier, parce que ça ne marcherait pas. Lionel "Capote" Twain est un homme machiavélique qui manigance une soirée époustouflante pour ses invités, dans un unique but : prouver qu'il est meilleur qu'eux, et qu'aucun des cinq détectives ne parviendra à découvrir qui est le meurtrier (car il y aura bien meurtre, le carton d'invitation ne mentait pas).

Tout roman policier se termine par une grande révélation : l'assassin est découvert, et son identité est en général tellement surprenante que le lecteur ne pouvait rien deviner tout seul. Le film se moque allègrement de cette manie, à tel point que j'ai été désarçonnée pendant quelques minutes - pour finalement rire devant tant d'absurdité et d'humour.
Un cadavre au dessert est un délice, et il n'est pas besoin d'être incollable sur le genre policier pour apprécier (je ne suis pas très familière des détectives parodiés, mais ça ne m'a pas empêchée de savourer le film); ce dernier a plus de trente ans et le seul plan où il est légèrement daté est celui des effets spéciaux. Mais ça ne demande même pas de faire un effort d'indulgence; le reste est tellement bon et drôle qu'on en oublie vite cet aspect désuet.
Dire que je n'ai même pas parlé de la cuisinière sourde et muette, et du chat qui aboie... vous devrez découvrir ça vous-mêmes.

Un cadavre au dessert (Murder by death), de Robert Moore - 1976; scénario de Neil Simon

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Commentaires
C
(Je ne veux pas te faire rougir donc je m'arrête là ! ;-))
E
(enfin ! mademoiselle, ce n'est pas beau de faire rougir les gens sur leur propre blog !)<br /> (mais merci, vraiment...)
C
(Vrai de vrai ! ;-))
E
(oh, merci !! c'est adorable...)
C
(Quel plaisir de te voir de retour !)
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