... and some people dance
* Devinez qui sort un nouveau livre, ce mois-ci !
... Certes, ils sont assez nombreux dans ce cas, et c'est pénible. Mais je vous parle de quelqu'un qui mérite vraiment qu'on parle de lui. Un nouveau journal d'Henry Bauchau vient compléter ceux qui ont déjà été publiés : Les années difficiles. Il recoupe les années 1972-1983, période où Henry Bauchau est obligé de fermer son Institut suisse pour rejoindre Paris. Période où il va abandonner l'art plastique, faute de temps. Période aussi, où il va rencontrer Lionel, ce jeune patient qui deviendra Orion dans L'enfant bleu.
J'en connais une qui va se faire un beau cadeau...
* Puisque l'on parle du plus grand écrivain belge actuellement vivant (je précise vivant pour ne pas froisser Zappy, qui a des goûts bizarres), je me permets d'ajouter que toute la semaine, de 20h à 20h30, il a parlé à voix nue sur France Culture (Henry Bauchau, pas Zappy. Ne mélangez pas tout, quand même). Il reste donc une dernière émission ce soir. Je n'ai écouté que le début, pour l'instant, le cœur pincé d'entendre cette voix chevrotante. Mais j'admire son courage d'avoir accepté un tel entretien, à son âge. J'écouterai ce trésor.
* Mercredi, une place du centre ville.
Une jeune femme vêtue d'une robe rose joue du piano. Là, dehors. Assise sur un tabouret. Un piano qui doit peser 200 kilos a été posé, là, à la sortie du métro. Et elle joue.
Elle joue Yann Tiersen.
Yann Tiersen m'a toujours donné envie de pleurer, et de l'entendre jouer, là, dans ce lieu où les gens se bousculent, de voir ce décor à la fois si poétique et si féroce, ça pourrait me liquéfier, alors je ne ralentis qu'un instant et continue ma route, en prenant soin, toutefois, d'emprisonner cette image dans mes jolis souvenirs.
* Chez le kiné, il y a longtemps, si longtemps, les portes étaient minces entre les différentes pièces. Et j'entendais la vieille dame, à côté, raconter ses malheurs, ses douleurs, sa dépendance, avant de conclure ainsi : « Vous savez, je ne suis on ne peut plus heureuse. »
Ça aide à relativiser certaines choses.
* Une jeune fille sort de la bibliothèque et les portiques se mettent à sonner.
Revenez, s'il vous plaît. Avez-vous des livres d'une autre bibliothèque ?
Oui, elle en sort un, gros, aux couleurs anglaises (si), je comprends qu'elle lit en VO et de l'endroit où je me trouve, j'essaie d'en décrypter le titre.
Elle rosit (que c'est pénible, un système antivol, vous n'imaginez même pas), on vérifie, tout va bien, merci Mademoiselle, je vous rends votre livre.
J'ai le temps d'en croiser la couverture. Elle lit Gone with the wind.
Je souris.
* « Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l'est à sa façon. » Je vous laisse, j'ai de la lecture.