Christmas Eve, I just can’t sleep
Honnêtement, tout à fait entre nous, j'ai oublié Noël cette année.
Oh, pas de souci, j'ai bien contribué à notre merveilleuse société de consommation en achetant des cadeaux à mes proches (dont une fantastique chenille à comptines qui va être notre régal quotidien les prochaines semaines, certains cadeaux devraient être interdits, tout simplement). J'ai mangé un chocolat par jour depuis début décembre (comment ça, je n'ai plus l'âge ?) et j'ai moi-même fourni une liste de mes envies à ma famille.
En apparence, Noël est là.
Juste en apparence.
Je déteste ces putains de fêtes de fin d'année. Je suis vulgaire ? Tant mieux ! (qui se souvient de cette réplique ?)
Je déteste quand on nous force à être heureux, à dépenser, à faire la fête. Moi, j'aime pas les fêtes, c'est comme ça, pourquoi on m'obligerait à rentrer dans ce moule-là ?
...
Hier matin, une scène.
Trajet et horaire de travail obligent, je me suis levée dans la tranche des 5h. Ça, ça fait vraiment partie des choses que je n'aime pas. Dans un métro désert (il paraît qu'il y a des gens en vacances), je me plaignais de ma fatigue. De mes jambes qui ont du mal à se mettre en route. Je geignais tranquillement dans ma tête quand je suis arrivée à destination.
Sur le quai, un SDF m'a regardée. Je ne sais pas s'il m'a vraiment vue, il regardait sans vraiment voir. Mais, ce qui est sûr, c'est qu'il avait le regard le plus triste du monde.
J'ai rien fait.
J'ai juste continué à marcher en m'en voulant de m'être plainte.
Il n'y a pas de morale à ça.
Juste l'envie de dire que Noël et moi, on est un peu fâchées. Mais j'ouvrirai quand même des cadeaux demain soir et j'en offrirai moi-même. En pensant aux autres, un peu.
Fêtes ou pas fêtes, je vous souhaite d'être heureux.
De trouver des places assises dans le métro, de lire de bons romans, de réussir un dessert particulièrement compliqué, de rire à outrance, de découvrir un moyen de manger des bonbons sans grossir (et après, surtout, dites-le-moi), de tomber par hasard sur une chanson que vous aimez particulièrement, de déchirer de grands bouts de tapisserie (oui, une nouvelle référence cinématographique se cache derrière ce dernier souhait).
Je ne m'appesantis pas, parce que je sais que je devrai recommencer le 1er janvier, et qu'il faut que je ménage mon imagination.
Je vous laisse en compagnie d'une chanson triste. Faites le silence autour de vous, et écoutez-moi cette voix-là. Lisa Hannigan ré-invente Silent Night.