Je ne vous parlerai pas (2 et fin)
Je tenais à conclure cette semaine exaltante sur un billet tout aussi éclatant. Sauf qu'aujourd'hui, je vais réellement vous parler de livres que je n'ai pas lus.
Vous commencez à vous dire que ce blog part à vau-l'eau, et vous aurez raison.
Ainsi donc, voici ce que je n'ai pas lu pendant mon absence :
Petits pains au chocolat, de Roxanne Duru
J'en avais découvert l'existence chez Cuné. La bibliothèque a, encore une fois, permis la rencontre entre ce livre et moi (c'est presque émouvant, dites donc). Et il y avait cette épigraphe de Sylvia Plath, « C'était un été étrange et étouffant »...
De ce que j'ai lu (une centaine de pages), on suit Lou, une grande adolescente un chouïa pénible (oh, un pléonasme...), qui est envoyée à Paris pour l'été (elle est toulousaine). C'est certes pour suivre des cours d'été, mais enfin, on a connu pire punition. Mais Lou a envie de sortir, puis il y a cet écrivain avec qui elle ferait volontiers plus que discuter (rêve exaucé, d'ailleurs), puis il y a la vie qui lui tend les bras... Ce roman est écrit sous la forme d'un blog, et c'est très particulier. Comme dans un blog, on commence avec une date, un titre, un billet. Des commentaires suivent parfois - et ils sont parfois en décalage complet avec ce qui a été écrit dans le billet de Lou. Ce sont des choses qui arrivent...
Elle m'a agacée, cette fille gâtée, l'écriture n'a pas réussi à me happer, ça m'a juste rappelé un vrai blog que j'ai lu il y a des années, celui d'une jeune fille qui ressemblait étrangement à cette Lou de fiction, sauf que son écriture m'hypnotisait.
Puis ce titre, ah, je finissais par ronchonner contre lui, jusqu'à ce que je lise, page 87 : « ... et de toutes mes maladresses toulousaines lorsque je lui rétorque que chocolatine, franchement, c'est beaucoup plus joli. »
Franchement, oui, c'est beaucoup plus joli. Mais le reste...
Pleine lune à Blandings, de P.G. Wodehouse
Ça, c'est juste effroyable. Il y a quelques temps (au moment de la reprise du blog, tiens), je lisais un sacré livre, sur lequel j'ai commencé à buter... pour finalement abandonner tout espoir de le terminer, décidément, il y a une malédiction entre lui et moi. Pour me sortir de mon désespoir littéraire, je pensais que Wodehouse était idéal. La preuve, dès la deuxième page, je riais.
Puis alors, quelque chose d'effroyable est arrivé, les personnages étaient pénibles, je trouvais ça trop cocasse pour justement m'amuser, et quoi, j'ai dû arrêter au bout de 50 pages. C'est là qu'a commencé ma dépression littéraire, mais j'essaie tout doucement de m'en remettre, et ça marche du tonnerre : ces deux dernières semaines, j'ai lu un livre. Woouhouh.
Bon, sinon, ne faites jamais comme moi, n'abandonnez pas un Wodehouse en cours de route, c'est désastreux et impoli. Faites comme Chimère, lisez le livre en entier, et aimez-le. Non mais.
« L'idée que son plus jeune fils, l'Honorable Freddie Threepwood, s'occupât de succursales anglaises, lui semblait presque incroyable. Des années de vie commune avec ce garçon lui avaient donné l'impression qu'il avait à peine assez d'intelligence pour ouvrir la bouche quand il voulait manger, certainement pas plus. »
Il y a un troisième candidat dans ce fantastique billet : Antigone 256, de Jacques Cassabois
C'est un roman qui réécrit le mythe d'Antigone, donc. Il est sorti en 2007.
L'auteur explique dans la préface qu'il propose sa vision d'Antigone (d'accord, je suis curieuse de voir ça, allons-y), et il cite les auteurs qui ont écrit sur ce mythe (Anouilh, Brecht, Steiner et compagnie). Il les remercie, en jeune auteur humble et courtois.
Devinez qui il a oublié, dans la liste ?
Henry Bauchau.
Et ça, ça a suffit à m'énerver. Quand on entreprend un roman sur Antigone, on peut quand même jeter un œil sur le premier roman écrit sur ce personnage. C'est juste une idée, hein.
A cause de ma mauvaise foi, donc, je n'ai même pas lu une ligne de ce roman. Certains penseront que je cherchais juste une excuse pour ramener le livre sans l'avoir ouvert, et je crois qu'ils n'auront pas totalement tort.
Dès lundi, je vous promets un vrai billet de lecture. Je ne dis pas que ce sera mieux, mais...